Pollutions plastique sur le littoral français : la synthèse du CEDRE
La Réserve naturelle nationale de la baie de Saint-Brieuc est conventionnée par le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) pour récolter des déchets sur deux sites : La Grandville (Hillion) pour les mésos et macrodéchets et la Grève des courses (Saint-Brieuc) pour les macrodéchets. Ces échantillons sont ensuite triés et analysés afin d’en connaitre la composition et provenance. Ces résultats sont ensuite analysés au regard d’autres sites à l’échelle nationale.
Méthodologie :
Des transects de 50 cm de large sur une longueur de 100m sont effectués sur tout le profil de plage. Tous les grands microplastiques (1-5 mm) et les mésoplastiques (5 mm-2,5 cm) échoués sont collectés.
Les résultats nationaux :
Par sous-région maritime, les abondances médianes pour les mers celtiques, dont font partie les sites étudiés par la réserve, font partie des plus élevées avec la méditerranée occidentale.
Une évolution saisonnière en plastique a pu être mise en évidence en 2024. En effet, l’augmentation des déchets en hiver peut être mise en corrélation avec les tempêtes hivernales qui peuvent ramener des déchets ou éroder les massifs dunaires et exposer des déchets qui auraient pu être enterrés par les phases d’accrétion estivales.
Comparaison avec l’année précédente :
En 2024, les résultats sont similaires à ceux de 2023 avec une pollution plus abondante en grands microplastiques (860 microplastiques/100 m) et mésoplastiques (570 mésoplastiques/100 m) par rapport aux macroplastiques avec une abondance médiane de 303 macroplastiques/100 m observée sur les littoraux français en 2024 (CEDRE, 2025). Cette abondance peut être expliquée par la fragmentation des déchets plastiques, en effet, plus un déchet se fragmente plus l’abondance augmente.
Les abondances médianes sont cependant en baisse avec -41% de grands microplastiques et -29% de mésoplastiques. Ces résultats sont cependant variables d’une année à l’autre. De plus, le suivi étant récent, il n’est pas possible pour l’instant de faire ressortir de grandes tendances. En ce qui concerne les GPIs, une baisse de -32% est observée. Les échouages de ces matériaux sont exceptionnels et d’origines inconnues, ce qui ne permet pas d’évaluer une baisse significative.
Les résultats locaux :
Les trois quarts des déchets récoltés sur la plage de la Grandville sont des GPIs, la matière première pour tous objets en plastique. Viennent ensuite les fragments de plastiques durs avec 23%, le reste est du polystyrène expansé.
Une saisonnalité peut être mise en évidence sur le site de la Grandville. L’abondance de déchets est plus élevée à la saison 2, ce qui correspond au mois d’avril.
Une forte importance des GPIs est à noter sur ce site avec une abondance médiane de 2640 GPI/100 m contre 260 GPI/100m à l’échelle nationale.