les services écosystémiques

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Les services écosystémiques regroupent les fonctions des écosystèmes et leurs contributions au fonctionnement de notre société ainsi qu’à notre bien être général. Ce concept plutôt récent a permis un autre regard de la nature, surtout à destination des décideurs politiques qui n’ont pas forcément la formation nécessaire, les connaissances ou l’intérêt de protéger l’environnement.

En 2001, les Nations Unies ont lancé un groupe de travail qui a réuni plus de 1360 experts de 95 pays. L’objectif était de réaliser une « evaluation des ecosystèmes du Millénaire » (Millennium Ecosystem Assessment, 2005) par la mobilisation des connaissances scientifiques au niveau mondial. Les conclusions rendues publiques en 2005 alertent sur la nécessité d’accélérer le mouvement de lutte contre l’érosion de la biodiversité. L’étude a mis clairement en évidence le fait que le bien-être de l’humanité dépend du bon état écologique de son environnement. Le Millenium Ecosystem Assessment a donc souligné l’importance des services rendus à l’humanité par les écosystèmes, en ajoutant une dimension fonctionnelle et utilitariste à la dimension patrimoniale de la biodiversité (Millennium Ecosystem Assessment, 2005).

Les services écosystémiques sont liés au fonctionnement de systèmes écologiques complexes encore largement méconnu. La dégradation des écosystèmes et la perte de biodiversité introduit de profonds changements dans l’équilibre des interactions au sein des communautés d’espèces, notamment dans les relations proies-prédateurs, hôtes-parasites, relations symbiotiques, agents pathogènes, vecteurs et hôtes. Ces interactions sont encore peu connues. 

La notion de services écosystémiques est un concept transversal qui permet de prendre en considération à la fois les enjeux sociétaux et les enjeux environnementaux. Le territoire d’étude est donc appréhendé comme un socio-écosystème où l’environnement et les nombreux usages sont en interrelations. L’apport central de cette approche des services écosystémiques est de mettre en évidence des interactions environnement-sociétés qui étaient jusque-là difficilement matérialisées et dont les hommes ne sont pas toujours conscients. L’approche écosystémique apparaît alors comme un essai de rééquilibrage de la relation homme-nature (Serpantié et al., 2012), où l’homme est un élément des écosystèmes dans lesquels il vit, se rapprochant d’une vision plus Spinozienne du monde (Naess, 2008).