acceptation sociale

Mise à jour le 

Deux thèses ont abordé d'une part la notion d'acceptation sociale des espaces protégés et d'autre part les conflits d'usages qui peuvent exister sur le littoral Breton.

Les promesses de l’autre. Construire l’acceptation sociale des réserves naturelles en Bretagne et en Haute-Savoie

La thèse d'Agathe Robert mene une réflexion sur les valeurs attachées aux espaces littoraux et montagnards, les similitudes que l'on peut observer et qui peuvent expliquer l'attractivité de ces milieux pour les touristes intérieurs et extérieurs. La volonté de protéger ces espaces, grâce à l'outil que sont les réserves naturelles notamment, est-elle bien perçue et soutenue par les citoyens, qu'ils soient touristes ou riverains ?

Thése soutenu le 17 novembre 2023 prochainement disponible.

De la Savoie à la Bretagne

Le projet de thèse se propose de réaliser une étude comparative des réserves naturelles du littoral breton et du département de la Haute-Savoie. Ces deux territoires paraissent a priori ne rien avoir en commun. Pourtant, on s'aperçoit qu'ils comportent des similitudes. Les milieux montagnards et littoraux sont avant tout très attractifs touristiquement. Les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie comptabilisent 66,2 millions de nuitées en 2016 ; la région Bretagne a quant à elle enregistré 96,4 millions de nuitées en 2017. Ce constat permet de s'interroger sur les raisons de cet attrait des individus pour les milieux littoraux et montagnards. L'une des hypothèses avancées est liée aux valeurs rattachées à ces milieux. Ils peuvent être mis en lien avec le terme de «  grands espaces  » : ceci renvoie aux idées de sauvage, de dépaysement et même de liberté. Le statut de Réserve Naturelle pourrait manifester ces idées, dans une certaine mesure. Si tel est le cas, cela se retrouve-t-il dans l'investissement qu'en font les citoyens ?

Similitudes et différences

La volonté de protéger ces espaces, grâce à l'outil que sont les réserves naturelles notamment, est-elle bien perçue et soutenue par les citoyens, qu'ils soient touristes ou riverains ? Dans une perspective plus anthropologique, les réserves littorales et montagnardes donnent aussi l'opportunité de se pencher sur la place de ces milieux dans l'imaginaire collectif, et donc de mieux comprendre les freins et/ou les leviers sociaux pour leur protection. De la même façon, les pratiques de ces espaces découlent plus ou moins directement des représentations dont ils font l'objet. En outre, la place des réserves naturelles dans les politiques publiques est aussi un aspect qui sera abordé. Les acteurs du territoire et les instances de gouvernances sont en effet parmi les premiers à pouvoir mettre en avant, voire à profit, les réserves naturelles. Elles peuvent constituer un support majeur de l'éducation à l'environnement. Les pratiques des individus dans les réserves naturelles nous renseignent aussi sur le lien qu'ils entretiennent avec celles-ci. En montagne, la randonnée est majoritaire, en Bretagne, les sports nautiques sont très présents, surtout autour des îles. Cet investissement de l'espace par des pratiquants en tout genre permet d'avancer l'hypothèse selon laquelle les réserves naturelles sont appréciées en tant que cadre pour des activités que l'on peut relier au bien-être. De plus en plus, le sport et les activités de nature sont prisées par les citoyens. En quoi ces espaces protégés peuvent-ils dialoguer avec ces pratiques ? La pratique des réserves rend-t-elle leur existence plus acceptable pour les individus, qu'ils soient riverains ou touristes ? Il est aussi nécessaire de se demander si les réserves sont intégrées, ou non, à la vie et au dynamisme d'un territoire. Les dernières lois et réformes (Loi NOTRe de 2015, les Lois Grenelle de 2009 et 2010 notamment) refondent la façon dont l'environnement est pris en compte sur le territoire national. Le rôle plus important désormais des agglomérations dans ces considérations mais aussi la naissance de dispositifs encore relativement nouveaux tels que les Trames Vertes et Bleues ont une influence sur l'attention portée aux réserves naturelles et espaces protégées par les autorités mais aussi par les citoyens. Ces espaces bénéficient-ils d'une réelle prise en considération par les collectivités locales ? Que peuvent-il apporter à ces structures ? L'ambition affichée de 500 réserves à l'horizon 2030 nécessite de se poser la question de telles mesures par les citoyens et les acteurs du territoire. L'angle d'approche de l'acceptation sociale ainsi que ce projet de thèse se proposent d'interroger tout cela.

En baie de Saint-Brieuc

Dans le cadre de ce programme  de thèse, une analyse des perceptions et repréentation de la Réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc a été réalisé en 2021.

Comment est perçue la Réserve naturelle par les acteurs et actrices du territoire ?
Quelles représentations en découle-t-il ? Quels sont les freins et leviers sociaux à
l’acceptation sociale de la Réserve naturelle de la baie de St-Brieuc ? 

MASSELOT Ariane (2021) Perceptions et représentations de la Réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc, Mémoire de stage (Master II), Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine (IUGA), Université Grenoble Alpes (UGA), 143 pages

 

 

Le partage de l’espace en débat : de la confrontation des usages à la construction de modalités de cohabitation sur le littoral breton

La densification des espaces, leur sur-fréquentation, la multiplication de zonages de protection, la mise en œuvre de règlements, l’augmentation du marché immobilier, etc. sont autant de problématiques associées au partage conflictuel de l’espace littoral. Cette recherche, issue d’une collaboration scientifique et financière entre la DREAL Bretagne et le laboratoire ESO Rennes, vise à rendre compte de la pluralité des situations conflictuelles ordinaires émergeant autour de la question du partage de l’espace. Il s’agit, non seulement, de révéler ce que disent ces configurations des rapports qu’entretiennent les acteurs à l’espace, à l ‘Autre, à la nature et aux institutions mais également de dévoiler les effets pluriels de ces situations sur un espace aussi réduit que convoité qu’est l’espace littoral. À travers l’investigation de cas d’étude abordant des problématiques diverses et faisant graviter des acteurs hétérogènes, il s’agit de rendre compte de l’intérêt nécessaire et incontestable de prendre en compte l’ensemble des acteurs concernés, de reconnaître leurs connaissances et leurs capitaux multiples et de légitimer leur occupation de l’espace. À travers l’expérimentation d’une démarche participative hybride, mêlant méthodes issues des sciences humaines et sociales (entretien semi-directif et carte mentale) et techniques d’animation expérimentées par les services de l’Etat (atelier, diagnostic cartographique, etc.), nous mettons en évidence, au-delà du caractère inexorable des conflits, la possibilité et l’importance de leur valorisation comme contribution essentielle à l’amélioration de la cohabitation et à la construction commune de l’espace-enjeu qu’est le littoral.

Thèse de Marion Florez soutenu le 12 décembre 2022

Document de synthèse